Les actions Marie Sklodowska-Curie, rattachées au pilier 1 d’Horizon Europe (« Science d’excellence »), encouragent la mobilité des chercheurs entre pays, secteurs et disciplines sur des projets de recherche et des programmes de formation. Loin d’être limitées aux seuls instituts de recherche ou universités, elles sont largement ouvertes aux entreprises, y compris de petite taille. Linh Nguyen, manager de projets à l’INRIA et Florian Bernard, co-fondateur et président de NUREA, témoignent de leur expérience au sein du projet ARIA.

En quoi consiste le projet ARIA ?

InriaLN: Le projet ARIA (2019-2024), coordonné par l’INRIA Bordeaux, réunit 15 partenaires. Il vise à encourager la recherche collaborative par le détachement de personnels de recherche européens dans les différentes entités partenaires, et des ateliers thématiques. Les chercheurs travaillent sur la modélisation numérique et la convergence des données pour des applications dans les domaines industriels (énergie éolienne avec Valorem, automobile avec Volkswagen…) et de la chirurgie assistée par ordinateur dans le cas de NUREA. L’implication d’équipes de recherche pluridisciplinaire explorant des domaines innovants, a permis un important transfert de connaissance au bénéfice des industriels partenaires, qui peuvent exploiter les résultats de ces travaux.

Concernant NUREA, pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’entreprise, et sur ce qui vous a amené à vous intéresser aux projets européens ?

NureaFB : L’entreprise existe depuis 2018, et est spécialisée dans les logiciels d’imagerie médicale qui permettent aux chirurgiens de poser des diagnostics précis et fiables plus facilement, plus rapidement et plus tôt. Nos solutions sont basées sur la modélisation biomédicale, les simulations numériques 3D et l’intelligence artificielle. NUREA compte aujourd’hui 12 salariés. Etant donné l’importance de nos activités de recherche, nous nous sommes assez naturellement tournés vers les projets européens, car ces derniers permettent d’accéder à des financements très intéressants qui dérisquent la R&D, d’autant plus pour une petite PME comme la nôtre. Nous avons par ailleurs des liens forts avec l’INRIA, avec lequel nous avons l’habitude de collaborer sur des projets de recherche ayant des applications industrielles, ce qui a facilité notre implication dans un projet européen coordonné par cet institut.

Quels bénéfices a apporté le projet ARIA à NUREA ?

FB : Grâce à ce projet, NUREA a donc reçu trois chercheurs, pour la plupart des doctorants travaillant sur des sujets proches des domaines d’activité de l’entreprise, qui ont participé à nos missions de R&D. Du point de vue de ces jeunes chercheurs, cela leur a permis de tester leurs travaux dans un environnement réel, et ancré dans le quotidien d’une entreprise. Il faut cependant noter qu’en raison du démarrage du projet en 2019, la pandémie nous a heurtés de plein fouet et les déplacements ont dû être annulés pendant une longue période. Nous avons basculé certains échanges à distance, mais cela n’avait pas du tout le même impact, car ce type de projet vise justement à placer les personnels de recherche dans le contexte de l’entreprise, à leur faire bénéficier des équipements de celle-ci, et à multiplier les interactions. Le projet a, cependant, pu être prolongé en conséquence.

Envisagez-vous de participer à de nouveaux projets européens suite à cette expérience ?

FB : Ce projet nous a permis d’élargir nos horizons et de nous confronter à des visions différentes, par l’apport de ces chercheurs venant d’univers et de pays différents, et portant un regard neuf sur nos activités. De nouveaux développements pour NUREA ont également émergé de ces collaborations. Nous regardons de près les opportunités européennes pour la suite. NUREA est vigilant sur la charge de travail administratif que ces projets représentent, ce qui peut être bloquant pour une start-up, mais en étant partenaire d’un consortium et en ayant un périmètre d’action bien défini, en lien avec nos savoir-faire et notre activité, ces projets nous sont très bénéfiques. Nous avons également été bénéficiaires d’un projet de l’EIT Health (Institut européen de technologie) et sommes à l’écoute de nouveaux projets collaboratifs.

En savoir plus :

Le projet ARIA / L’entreprise NUREA

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