Le projet européen collaboratif Newskin «  Innovation Eco-system to Accelerate the Industrial Uptake of Advanced Surface Nano-Technologies »  est financé à hauteur de 15 M€ (100 %) dans le cadre du programme européen Horizon 2020. Newskin réunit 35 partenaires (industriels, clusters, instituts de recherche, etc.) de plusieurs pays européens qui vont travailler pendant 48 mois sur la création d’un écosystème innovant accélérant l’intégration industrielle des nanotechnologies avancées de surface. Lancé le 1er avril 2020, le projet s’inscrit dans le déploiement général des technologies génériques clef (Key enabling technologies / KETs) au profit des produits et services, les surfaces et les membranes nano-activées y jouent un rôle majeur. Deux objectifs principaux majeurs sont posés dès le départ. Premièrement, un Open Innovation Test Bed (OITB) va être mis en place. Ce banc d’innovation ouverte est censé fournir à l’industrie européenne un ensemble de ressources exploitables afin de réaliser des produits (industriels et de consommation) nanométriques. Deuxièmement, Newskin tend à créer un véritable écosystème d’innovation autour de cette thématique. Les Livrables seront quatre grandes études de cas.

La Nouvelle-Aquitaine est représentée par les deux pôles de compétitivité ALPHA RLH (17, 33, 87) et le Pôle Européen de la Céramique (87) qui font partie du consortium (la start-up bordelaise Carbon Waters est également présente dans les entreprises pilotes du projet). Ils témoignent pour « L’Europe de la R&D ».

Quelle était votre motivation pour rentrer dans un projet collaboratif et comment cela s’est concrétisé ?

Le service veille européenne du pôle ALPHA-RLH a identifié un appel à projets Horizon 2020 portant sur le développement d’un Banc d’Innovation ouverte (Open Innovation Test Beds) pour les nanotechnologies de surfaces et membranes. L’équipe a rapidement mobilisé le centre technique ALPHANOV pour leur proposer une candidature commune. De son côté, le Pôle Européen de la Céramique était également très intéressé par le développement de nanomatériaux, celui-ci s’intègre dans la plupart de ses domaines d’actions prioritaires (DAS). Grâce à l’entremise d’un cabinet de conseil, nous avons pu rejoindre le consortium multi national NewSkin en cours de montage dès la phase 1. Un projet commun a été déposé en septembre 2019 (phase 2) et a démarré le 1er avril 2020. Sur un total de 122 projets déposés, seulement une dizaine a été acceptée et financée, dont NewSkin.

Quels défis avez-vous dû relever pour le lancement du projet en pleine crise COVID 19 ? Quels sont vos rôles respectifs au sein de Newskin ?

Les difficultés liées à la crise Covid-19 furent surmontées grâce au télétravail, à l’agilité de chacun des partenaires et aux nombreux outils digitaux à notre disposition pour lancer le projet. A titre d’exemple, la réunion de lancement virtuelle de Newskin a réuni près de 80 personnes connectées, elle s’est déroulée les 21 et 22 Avril 2020 dans de bonnes conditions et selon le calendrier prévu. Les pôles de compétitivité ont pour mission de mobiliser leurs adhérents et leur écosystème pour assurer la participation à la fois aux appels à projets de NewSkin, ainsi qu’aux outils offerts par l’OITB sur le long terme.

Quelles seront les prochaines étapes pour vous au sein de Newskin ?

Le projet vient d’être lancé et déjà des résultats sont attendus sur le court terme. D’un côté, ALPHA-RLH est en charge de développer une plateforme digitale collaborative permettant la mise en relation et l’interaction entre les différents acteurs, notamment les entreprises du secteur des nanotechnologies. Ces acteurs pourront alors accéder aux dispositifs de l’OITB qui sera mis en place pendant le projet. De l’autre côté, le rôle du Pôle Européen de la Céramique est de mener une veille technologique sur les processus de développement technologique permettant d’effectuer une feuille de route pour les utilisateurs de l’OITB. Sur le long terme, l’un des principaux buts est de lancer des appels à projets ouverts donnant la possibilité aux entreprises néo-aquitaines de présenter leurs propositions de projets innovants au consortium, afin de bénéficier, le cas échéant, de subventions allant jusqu’à 60 000 euros.

Quelles attentes avez-vous vis-à-vis de ce projet et pour vous et vos adhérents ?

Via la création de l’OITB, les pôles s’attendent à ce que leurs adhérents et les entreprises du territoire puissent accéder à des technologies clés leur permettant de développer des produits et services innovants à forte valeur ajoutée dans le domaine des nanotechnologies (applications envisagées dans divers marchés : électronique, traitement de l’eau, santé, construction, transports). L’une de nos missions principales est d’inciter et accompagner les entreprises néo-aquitaines à présenter leurs candidatures aux appels à projets Newskin. Par ailleurs, cette première participation dans un projet Horizon 2020 nous apportera une expérience significative pour soutenir nos adhérents à participer en tant que partenaires dans de nouveaux projets à dimension européenne. De surcroît, l’OITB sera un outil dédié à la croissance des PME régionales en permettant l’accès à des dispositifs pour tester les innovations dans le domaine des nanotechnologies à moindre coût. Enfin, Newskin servira de tremplin pour la mise en réseau européenne de nos adhérents.

Pour en savoir plus : sophie.comte@cerameurop.com // r.herault@alpha-rlh.com