Innovation, coopération, durabilité : ADI en mouvement !
Une année d'engagements au service des transitions
Réunis le 10 avril dernier à l’Hôtel de Région pour l’Assemblée Générale 2025, les adhérents d’ADI ont dressé le bilan d’une année 2024 intense et riche en actions, malgré un contexte économique et politique instable. L’Agence a poursuivi avec détermination sa mission d’accompagnement de la transformation des entreprises régionales : plus de 5 400 acteurs sensibilisés aux enjeux de transition, 638 diagnostics réalisés, 414 accompagnements lancés, et 54 implantations concrétisées. Autant de chiffres qui témoignent d’un engagement collectif renforcé.
Les dynamiques sectorielles ont également marqué l’année, à travers des projets innovants dans le tourisme, la santé, la mode durable, le sport ou encore la cybersécurité. Avec 124 événements organisés et plus de 1 000 rendez-vous B2B, ADI a joué pleinement son rôle d’animateur de réseau et de catalyseur d’opportunités.
Une gouvernance renouvelée et une ambition affirmée
2024 a aussi été une année de mouvement pour la gouvernance de l’Agence, avec l’entrée de nouveaux membres au sein du Directoire et du Conseil de surveillance. Cette nouvelle équipe aura à cœur de porter l’ambition stratégique 2025 : rediriger l’économie régionale par l’innovation pour répondre aux défis écologiques et sociaux.
Trois axes guideront l’action collective : renforcer les coopérations territoriales, accompagner les transitions durables des modèles économiques, et piloter une agence responsable et apprenante. Les votes électroniques menés auprès des 633 adhérents ont entériné à une très large majorité les résolutions soumises à l’Assemblée générale, notamment l’approbation des comptes 2024.
Une trajectoire RSE structurée et partagée
L’année a également été marquée par une forte accélération de la politique RSE de l’Agence, structurée autour de 11 engagements prioritaires. Après un important travail de diagnostic, de consultation des parties prenantes et de priorisation, ADI a lancé ses premiers projets : bilan carbone, mobilité durable, événements responsables… avec un objectif clair : -6,4 % d’émissions de CO₂ d’ici fin 2025.
Cette dynamique a été mise en perspective lors de la conférence de clôture donnée par Geneviève Ferone Creuzet, autour des enjeux de prospérité post-croissance. Une invitation à poursuivre la transformation économique régionale avec audace, réalisme et sens du bien commun.
Rapport d'activité ADI 2024
Conférence de Geneviève Ferone Creuzet
“La post-croissance, une voie entre croissance verte et décroissance”
Geneviève Férone Creuzet nous a invités à repenser nos modèles économiques à l’aune de la post-croissance. Entre sobriété, soutenabilité et prospérité territoriale, elle a plaidé pour une économie au service du bien commun, réconciliant performance, limites planétaires et enjeux sociaux. Un nouveau récit de la valeur !
Dans une intervention passionnante et riche d’enseignements, Geneviève Férone Creuzet nous invite à revoir en profondeur nos modèles économiques et sociétaux à l’heure de la crise climatique. S’appuyant sur quelques repères historiques – des premiers modèles d’entreprise incarnés par les monastères et universités aux empires industriels bâtis par des figures telles que John Rockefeller – elle dresse le constat que l’économie moderne, dominée par l’usage massif des énergies fossiles, n’est plus viable face aux défis écologiques et sociaux actuels.
Un regard critique sur le modèle économique actuel
Geneviève Férone Creuzet critique avec acuité la superficialité des pratiques de responsabilité sociale des entreprises. Trop souvent réduites à des formalités bureaucratiques et accusées de greenwashing, ces démarches n’interrogent pas suffisamment le fond même du modèle économique actuel. Ce modèle, fruit de la révolution industrielle et de l’expansion de l’économie carbonée, peine à intégrer de manière réelle et stratégique les enjeux environnementaux et humains.
L’illusion de la croissance verte et les limites de la décroissance
Deux « pensées magiques » dominent le débat contemporain :
- La croissance verte : L’idée que le découplage entre croissance économique et impact environnemental est possible. Pourtant, malgré les avancées technologiques, notre dépendance aux énergies fossiles demeure écrasante.
- La décroissance : Un virage radical et immédiat vers la réduction de la production et de la consommation. Bien qu’attrayante sur le papier, une décroissance universelle pose d’immenses défis en matière de redistribution et de solidarité.
C’est dans cet entre-deux qu’intervient la notion de post-croissance. Pour Geneviève Férone Creuzet, il est urgent de dépasser le mythe de la croissance continue : il s’agit plutôt de repenser la croissance pour la rendre réellement bénéfique – tant pour l’environnement que pour la société. Ce paradigme puise son inspiration dans des modèles comme le « donut » de Kate Raworth, qui définit un espace de prospérité respectueux des limites planétaires tout en garantissant une base sociale solide.
L’exigence d’agilité et la valorisation des territoires
Face à l’accélération du changement climatique et à la lente transition des actifs fossiles, l’intervention souligne l’urgence d’une action collective, innovante et territorialement ancrée. Plutôt que d’attendre des réformes à l’échelle mondiale, il est essentiel de repenser les ressources spécifiques de chaque territoire – qu’elles soient naturelles, historiques ou industrielles – et de les mettre au service d’un nouveau modèle économique. Cette approche, qui conjugue sobriété et utilité, permettrait de transformer les défis locaux en véritables atouts pour la transition écologique.
Le vivant : au cœur de la transformation civilisationnelle
L’un des passages les plus marquants de l’intervention est la métaphore de l’arbre sculpté par Giuseppe Penone. Pour Geneviève Férone Creuzet, cet arbre incarne la mémoire collective et la fragilité de la vie sur Terre. Il rappelle que notre compréhension du vivant reste limitée et que chaque action entreprise pour modifier notre habitat peut avoir des répercussions irréversibles. C’est un appel vibrant à reconnaître que l’échec de cette transformation risque de rendre notre planète totalement inhospitalière, un véritable « suicide collectif » dont il faut impérativement se prémunir.
En conclusion
Geneviève Férone Creuzet nous appelle à sortir des sentiers battus. Conjuguer innovation, coopération et valorisation des ressources locales apparaît comme la seule voie pour opérer une transition vers un modèle socio-économique durable et réellement respectueux de l’environnement. Ce réajustement fondamental, loin d’être une simple prise de conscience politique ou militante, est une responsabilité collective qui doit désormais guider nos choix individuels et institutionnels.