Produire de l’énergie à travers l’oscillation des vagues est l’activité d’un houlomoteur.

Grâce à son caractère non intermittent, la houle est effectivement une source d’énergie renouvelable (EnR) intéressante (gisement global de 18 500 TWh/an), qui suscite l’attention de beaucoup d’entreprises au niveau mondial.

La start-up girondine SEATURNS a relevé le défi de démarrer sur ce marché où la rentabilité de ces installations est toujours un frein majeur à leur déploiement généralisé. Les challenges majeurs auxquels doivent répondre les houlomoteurs sont notamment la résistance aux tempêtes, l’ancrage, l’installation et les performances énergétiques. L’adéquation de ces dernières avec l’investissement dans chaque dispositif est essentielle, afin de mettre sur le marché un produit susceptible d’attirer les grands donneurs d’ordre dans le domaine des EnR.

La solution de SEATURNS consiste en un tonneau cylindrique ancré au sol marin et orienté en perpendiculaire à la direction des vagues. L’ancrage innovant répond aux besoins hydrodynamiques de l’installation. A l’intérieur du dispositif, on retrouve un pendule d’eau oscillant qui va alternativement créer une
surpression/dépression sur deux chambres. Ces dernières sont reliées par unbsystème de turbine qui génère de l’électricité par flux d’air.

Lors d’une interview, Vincent TOURNERIE (Président-fondateur de SEATURNS) et Gabriel CANTEINS (Associé) indiquent qu’il était absolument nécessaire de passer par des phases de tests en bassin pour alléguer la validation du dispositif dans un environnement significatif (TRL 5).

Étant donné que ces tests sont chers, environ 1 700 € par jour et ce minimum sur deux semaines, SEATURNS a été pressenti par INNOSEA (structure issue de
l’Ecole Centrale de Nantes) pour soumettre une proposition à l’appel à projets européen Marinet².

Après un premier échec en 2018, une seconde soumission en 2019 montée avec le soutien d’INNOSEA a donné le résultat attendu : la prise en charge de tests en bassin grâce à Marinet². Selon les deux entrepreneurs, le montage était cette fois-ci moins lourd car certains éléments du premier dossier de l’année 2018 ont pu être réintégrés dans le dossier soumis en 2019. Les critiques claires des évaluateurs sur le précédent dossier ont également permis d’apporter de nettes améliorations sur le second. La durée du montage consistait en six semaines de travail intense.

Comme pour la plupart des projets européens, la soumission se fait entièrement en anglais. Dans le dossier de candidature, il fallait formuler trois vœux de bassins de tests en Europe. Pour SEATURNS :

  1. Cork
  2. Aalborg
  3. Belfast

Finalement, la start-up girondine a été retenue pour Aalborg au Danemark.

Ainsi, Marinet² a pu prendre en charge deux semaines de tests intenses (10 jours et 10h par jour de tests) soit un montant d’environ 17 k€.
De surcroît, un forfait de 2 k€ a permis de financer les frais de voyage.

Au-delà des aspects financiers, Marinet² a su mettre à l’épreuve le dispositif dans son intégralité. Grâce à des vagues en dehors des axes d’ancrage, il était possible d’expérimenter la stabilité du houlomoteur.

Des bonnes performances ont pu être dégagées, ce qui est très encourageant pour MM. TOURNERIE et CANTEINS.

Les entrepreneurs soulignent une valorisation et une reconnaissance claires du projet qu’ils n’auraient pas eues en autofinançant les essais. La participation réussie à Marinet² est notamment un garant de leur crédibilité auprès de futurs investisseurs. En outre, il y a des perspectives de collaborations, notamment
avec l’université d’Aalborg, qui souhaite amener la start-up vers des projets Horizon Europe.

Pour en savoir plus : https://seaturns.com/fr/solution/

Vous souhaitez en savoir plus sur l’Europe et les projets collaboratifs ?