GrégoireSituée à Châteaubernard dans la banlieue de Cognac (16), l’entreprise GREGOIRE se positionne comme leader dans le domaine de la fabrication de machines à vendanger. Fondée en 1972, la société familiale appartient depuis 2010 au groupe italien SAME Deutz-Fahr-SDF. Fière de son expertise dans les machines destinées au travail dans la vigne, GREGOIRE s’est diversifiée en proposant aujourd’hui des outils spéciaux de pulvérisation et de récolte d’olives. En Charente, l’entreprise emploie aujourd’hui plus de cent personnes et s’est engagée dans une démarche d’innovation ambitieuse, les projets européens en faisant partie.

AI-SprintDepuis le 01 janvier 2021 GREGOIRE est impliquée dans le projet européen AI-SPRINT. Ce dernier a été financé à hauteur d’environ 5 millions d’euros par la Commission européenne dans le cadre de son programme Horizon 2020. AI-SPRINT vise à mettre en place un nouveau cadre pour les applications d’intelligence artificielle dans les continuums informatiques. Les partenaires de projets, coordonnés par l’université polytechnique de Milan, souhaitent notamment mettre en œuvre des modèles de programmation, des blocs de construction spécialisés et des mécanismes de déploiement automatique et de reconfiguration dynamique. L’un des domaines d’application est l’agriculture 4.0 – domaine dans lequel GREGOIRE se positionne comme leader.

 Christophe BARON, responsable communication chez GREGOIRE, répond à nos questions.

Quel potentiel voyez-vous en tant que fabricant de machines agricoles dans l’intelligence artificielle, notamment au sein de l’agriculture 4.0 ?

L’agriculture 4.0, qui intègre l’intelligence artificielle, permet d’être plus précis dans les travaux. Ainsi, elle permet d’intervenir au bon moment au bon endroit avec les bons outils. Effectivement, l’agriculture 4.0 permet également de traiter à un endroit déterminé parce qu’il y a besoin. En conséquence, elle poursuit plusieurs objectifs, dont des économies d’argent, le respect de l’environnement et de la biodiversité et l’archivage des données. L’agriculture se base sur un savoir empirique et ancestral tenu par une personne car elle est très localisée et chaque parcelle a ses caractéristiques propres. Grâce à l’intelligence artificielle, il est désormais possible de stocker toutes ces données, de les ordonner et de les transmettre. Cela est complètement nouveau et contribue à l’enrichissement mutuel des agriculteurs.

 Pourquoi est-ce que vous avez choisi le cadre d’un projet européen pour avancer en connaissances sur ce sujet ?

C’était une opportunité qui s’est présentée grâce à l’université polytechnique de Milan qui demandait un cas d’usage pour AI-SPRINT. Vu que Deutz-Fahr est situé en Italie et que GREGOIRE en fait partie, le contact a été vite établi. Chez GREGOIRE, toute la R&D est à Cognac et dans le groupe italien chaque entreprise a sa propre identité. C’était donc précisément notre compétence dans la viticulture qui a été recherchée. La réduction de l’usage de pesticides à travers des traitements localisés est une approche qui rentre dans notre stratégie de développement. AI-SPRINT permet donc d’expérimenter ces nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle et le cloud, sur nos machines. Cela nous prépare à l’avenir et consolide notre part de marché.

 Quel rôle vous incombe au sein du consortium ? A quels défis faites-vous face ?

Un vrai défi est d’accorder le rythme de la Recherche à celui de l’entreprise. Une certaine souplesse et une confiance vis-à-vis des autres partenaires sont donc demandées. GREGOIRE est surtout impliquée dans la mise en œuvre du dispositif de captage des données. Ainsi, nous réalisons des cas d’usage au sujet du positionnement du capteur et de son interaction avec la machine focalisée sur la viticulture. Dans quelques semaines les premières « boîtes noires » capteurs seront déployées. Nos retours d’expériences seront cruciaux, notamment pour la mise au point des protocoles et des éléments de langage définissant l’interaction entre machine et capteurs.

 Comment allez-vous pouvoir valoriser les acquis d’AI SPRINT, notamment vis-à-vis de vos clients ?

Grâce à notre participation à AI-SPRINT, nous souhaitons proposer des dispositifs de pulvérisation avec modulation de doses. Ceci impliquera l’utilisation de moins de pesticides en vertu d’une cartographie parcellaire dont la machine a connaissance. Une nouvelle génération de pulvérisation verra donc le jour. GREGOIRE se pose également des questions sur les modes de commercialisation futurs. Est-ce qu’à l’avenir nous allons finalement continuer à vendre des machines ou irons-nous à la vente du traitement de X hectares ? C’est cela la grande question.

 Pour en savoir plus : https://www.ai-sprint-project.eu/

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