Logos SocialRES I-ENER EstiaI-ENER est une société citoyenne de production d’énergie renouvelable, basée à Saint-Jean-le-Vieux (64). L’entreprise a participé, aux côtés de l’ESTIA, école d’ingénieurs basée à Bidart, au projet européen SocialRES (2019-2022), cofinancé par l’Union européenne via le programme Horizon 2020.

Iban Lizarralde, membre du Comité de Direction d’I-ENER et enseignant-chercheur à l’ESTIA, témoigne sur son expérience dans ce projet dont la particularité est d’avoir fait la part belle à l’innovation sociale, plutôt qu’à de la R&D purement technologique.

Comment l’entreprise I-ENER a-t-elle décidé de rejoindre ce projet européen ?

I-ENER a pour but de développer les énergies renouvelables par la mobilisation de l’épargne citoyenne, qu’elle vienne de particuliers, d’entreprises locales ou de collectivités territoriales. Nous avons un champ d’action local, car nous investissons exclusivement dans des projets situés au Pays Basque, mais nous avons toujours porté un intérêt particulier aux projets de coopération au-delà de notre territoire. I-ENER a en effet participé à plusieurs projets transfrontaliers, grâce à des financements de l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine Euskadi Navarre. Nous sommes également membres du réseau REScoop, la fédération européenne des coopératives d’énergie citoyenne, car il est important pour nous d’échanger des bonnes pratiques et de nous tenir informés des tendances européennes sur nos activités qui sont, par définition, impactées par les politiques de l’UE. Le projet SocialRES est né d’échanges au sein de ce réseau, qui nous ont amenés à construire un consortium couvrant 9 pays européens.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le parti pris original de SocialRES, et sur votre rôle dans le projet ?

SocialRES réunissait 13 partenaires, dont des entreprises de divers statuts et modèles économiques (coopératives d’énergie, agrégateurs d’énergies renouvelables, plateformes de crowdfunding), et des partenaires scientifiques. Le projet était centré sur l’innovation sociale et les modèles d’affaire, permettant d’intégrer les citoyens à toute la chaîne énergétique, de la production aux usages. Les citoyens peuvent en effet participer aux investissements, dès la phase de production, notamment par le biais de coopératives ou d’autres modèles. En matière d’usages, l’étude des comportements de consommation et des bonnes pratiques en la matière (auto-consommation, energy sharing…), qui sont souvent peu abordés lorsque l’on traite des énergies renouvelables, ont été au centre des activités. L’ESTIA a particulièrement travaillé sur la modélisation des aspects comportementaux et l’élaboration de modèles d’affaires innovants. I-ENER, aux côtés des autres entreprises partenaires, avait un rôle proche du terrain, de partage de ses pratiques et d’expérimentation des nouveaux modèles élaborés.

Comment qualifieriez-vous les apports de ce projet pour le développement de l’entreprise ?

Notre participation à ce projet a été très bénéfique à l’entreprise, à tous égards : travailler au niveau européen nous a permis d’être plus innovants dans nos pratiques, de faire un tour d’horizon des différences de modèles et de réglementations dans les autres pays, et de participer à l’élaboration de recommandations politiques destinées aux décideurs européens, nationaux et régionaux. Le seul bémol est que le déroulement du projet ait coïncidé avec la période de pandémie de Covid-19, ce qui nous a conduits à annuler plusieurs visites de terrain et à échanger davantage à distance. Nous sommes en tout cas partants pour repartir dans une aventure européenne. Nous continuons d’ailleurs à échanger et travailler avec les partenaires de SocialRES même après la clôture officielle du projet, car ce travail collaboratif est dorénavant ancré dans nos pratiques.

En savoir plus

Sur l’entreprise I-ENER : https://i-ener.eus/

Sur le projet SocialRES : https://socialres.eu/

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