La fabrication d’objets en céramique est un art et un métier très anciens et fortement ancrés en Europe. La céramique fut le premier « art du feu » à apparaitre, bien avant la métallurgie et le travail du verre. Son nom actuel est lié au quartier athénien ancien appelé « Le Céramique » où se retrouvaient les fabricants de terre cuite. La céramique est un matériau très adaptable et donc apte à être intégrée dans différents domaines dépassant ses usages traditionnels. Cela lui confie de véritables opportunités, notamment dans l’Industrie du futur. Le Pôle européen de la céramique est l’unique pôle de compétitivité dédié aux céramiques depuis 2005. Basé à Limoges, le pôle est reconnu comme expert de référence en France dans le domaine des céramiques. Il fédère 125 adhérents autour des activités céramiques : laboratoires de recherche, centres de formation, centres de transferts et industriels. Dans l’optique de concilier tradition et innovation pour faire face aux nouveaux défis de la mondialisation pour le secteur de la céramique, le pôle a accepté la proposition d’intégrer un consortium de projet INTERREG Europe pour monter le projet CLAY avec cinq autres partenaires européens. CLAY fédère six partenaires des pays suivants : Espagne, Finlande, France, Portugal, Italie et Roumanie. Le projet a été financé à hauteur de 1 337 153,00€ par les fonds FEDER. CLAY cherche à trouver une adéquation entre tradition et innovation pour les fabricants de céramique européens au travers de différents outils et mécanismes.

Qu’est-ce qui a fait que le pôle s’adresse à cette problématique et souhaite y apporter une réponse d’envergure européenne ?

La problématique du projet européen CLAY a été déjà identifiée au niveau de la Nouvelle-Aquitaine car les céramiques artistiques étaient au départ loin de l’innovation. Cependant, depuis deux à trois ans les petites céramiques artistiques se sont rapprochées du pôle pour découvrir de nouveaux procédés à intégrer dans leurs process de fabrication. Ce besoin d’intégration de nouvelles technologies dans un secteur très traditionnel a été non seulement ressenti en France mais également dans d’autres régions européennes productrices de céramiques. Ainsi, l’actuel coordinateur du projet italien (Ombrie) a contacté le pôle pour lui proposer une participation à CLAY que celui-ci a acceptée. Le pôle a été repéré grâce à une prise de contact interrégionale Ombrie – Nouvelle-Aquitaine. CLAY est une réponse naturellement européenne car elle permet de trouver des solutions communes et universellement applicables à une problématique commune ayant de multiples facettes.

Pourquoi INTERREG Europe a été choisi comme cadre adapté à porter ce projet ? La participation de certains pays précis était-elle importante ?

INTERREG Europe a été choisi par notre partenaire et coordinateur italien dans le but de mettre en place une collaboration interrégionale autour d’une thématique précise couvrant un maximum de régions européennes concernées par cette dernière. En revanche, l’absence de participation de l’Allemagne est très regrettable parce qu’elle est très avancée dans ce domaine. A l’occasion du lancement du projet en juin 2018 qui avait lieu à Assise (Italie), le pôle s’est rendu compte de son avance en matière d’innovation par rapport aux autres partenaires, notamment la Roumanie. Parce que le programme INTERREG Europe n’est pas limité à une zone géographique très restreinte, ce format est donc plus susceptible de réduire l’écart technologique entre certaines régions européennes, notamment à travers de transferts technologiques.

CLAY souhaite apporter un soutien au secteur des céramiques artistiques notamment par de nouvelles technologies, le renforcement de marques existantes et le développement de nouveaux services. Quels outils, mécanismes et solutions proposez-vous concrètement ?

Le projet s’adresse tout d’abord aux différents dispositifs de financements régionaux en place. Il s’agit de les comparer à l’aune de leurs efficacité et pertinence pour les PME. Ensuite, en fonction des résultats il convient de détecter les points forts et faibles de chaque dispositif et de proposer des solutions intégrant les avantages de chacun. Ensuite, il est également prévu d’analyser la pertinence de certains mécanismes de financement européens, par exemple les financements en cascade, pour l’écosystèmes des céramiques. En outre le transfert technologique de la Nouvelle-Aquitaine vers d’autres régions européennes créera également des dynamiques pour les entreprises néo-aquitaines du secteur et au-delà.

Pour en savoir plus : https://www.interregeurope.eu/clay/