NexisGrâce à la technologie photonique, les partenaires du projet NEXIS, financé dans le cadre du programme européen Horizon 2020, sont en train d’opérer une percée dans la qualité de l’image et la fonctionnalité d’un système de radiographie interventionnelle. Ce développement permettra de diagnostiquer les accidents vasculaires cérébraux directement dans la salle d’intervention. L’impact est considérable et consiste notamment dans l’amélioration du flux de travail et la réduction du temps de diagnostic et de traitement.

Sous la coordination du géant néerlandais de l’électronique Philips, la société néo-aquitaine 3D CERAM, qui a très récemment emménagé dans ses nouveaux locaux à Bonnac-la-Côte (87), est partenaire de NEXIS depuis 2018. L’ETI régionale, spécialisée dans la fabrication de machines d’impression 3D de céramiques, contribue activement à l’avancement du projet, notamment à travers la caractérisation d’un matériau innovant fourni par Philips.

Richard GAIGNON, CEO de 3D CERAM, répond à nos questions.

Comment êtes-vous rentrés dans le projet NEXIS ? Était-ce un choix stratégique ?

En 2015, lors d’un petit salon industriel dédié à l’impression 3D aux Pays-Bas, 3D CERAM a rencontré des représentants du groupe hollandais Philips. Par la suite, une collaboration entre 3D CERAM et le géant néerlandais a commencé. Dans ce contexte, 3D CERAM réalisait en impression 3D des pièces en céramique très précises pour le compte de Philips. En 2016, ce dernier nous a proposé de répondre avec d’autres partenaires européens à l’appel à projets H2020-ICT-2017-1 du programme européen Horizon 2020. NEXIS était donc une vraie opportunité de collaboration internationale qui s’inscrit tout à fait dans la stratégie de 3D CERAM. Néanmoins, il est nécessaire qu’une telle occasion se présente car rédiger et gérer un projet européen requiert beaucoup de compétences et surtout du temps. En effet, pour provoquer ce genre d’opportunité, il est fondamental de se faire connaître en amont, et ce spécialement au niveau européen et international.

Dans le cadre de NEXIS, vous êtes focalisés sur la photonique et travaillez avec deux instituts de recherche, respectivement belge et néerlandais, l’IMEC et le TNO. Comment se passent les relations entre vous, en tant que PME, et ces deux acteurs de la recherche et quels enjeux comportent-elles pour 3D CERAM ?

Dans le cadre de NEXIS, nous avons très peu de contacts avec ces deux instituts de recherche, car ils ne travaillent pas sur les céramiques. Par conséquent, il y a très peu d’interactions. Cela n’empêche pas que le projet avance très bien dans ces conditions car il n’y a pas de décalage avec ces partenaires du projet. C’est au coordinateur de veiller à ce que les actions collectives et surtout individuelles aillent dans le bon sens. Au sein de NEXIS, les rôles sont clairement repartis et ainsi le déroulement du projet fonctionne bien.

 Le coordinateur de votre consortium est le groupe néerlandais Philips. Quel impact a la présence d’une structure de cette taille et ancienneté sur le projet, notamment sur sa gestion ? Quelles attentes avez-vous vis-à-vis de Philips, notamment en matière d’intégration de la technologie et d’accélération de mise sur le marché de cette dernière ?

Tout d’abord, il faut dire que sans Philips il n’y a pas de projet NEXIS. La proposition à projets a été soumise en deux phases, c’est-à-dire qu’il fallait rédiger une pré-proposition d’environ 10 pages, puis, après avis favorable, soumettre une proposition complète de plusieurs dizaines de pages. Vu la taille du groupe Philips, ce dernier a du temps-Homme disponible pour assumer la mise en place du consortium et la rédaction du projet. Pour ce faire, il faut savoir « parler Europe » et donc utiliser les bons termes. Une fois la proposition à projets financée, il est important de garder un lien étroit avec le « project officer » de la Commission européenne, qui accompagne le projet tout au long de sa vie. Philips assume toutes ces tâches qui sont gourmandes en temps de travail. Aujourd’hui, nous attendons la fin du projet pour savoir si le matériau caractérisé dans le contexte de NEXIS par 3D CERAM sera finalement retenu par Philips.

 Le projet NEXIS se terminant cette année, que retenez-vous de ce dernier ?

Grâce à la technologie d’impression 3D et à nos imprimantes innovantes, 3D CERAM a su produire les pièces comme il est prévu dans le projet. Maintenant, il faut capitaliser sur les connaissances acquises et continuer à améliorer la précision d’impression de nos machines. En effet, NEXIS nous a surtout permis d’avancer sur la recherche et le développement pour augmenter les performances de nos machines.

En outre, les nombreuses communications faites par Philips autour du projet, augmentent notre visibilité au niveau européen et international. Cela peut être bénéfique pour acquérir de nouvelles parts de marché et créer davantage de partenariats qui peuvent aboutir à d’autres projets collaboratifs.

Pour en savoir plus : https://www.nexis-project.eu/

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